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DE LA THÉORIE.

a dissentiment entre nous, et je crois même que ce dissentiment est plus grand que M. Cuvier lui-même ne le soupçonne. Essayons d’en préciser nettement l’objet.

D’abord, M. Cuvier n’admet de ressemblances philosophiques, d’analogies d’organes que dans des limites étroites : où il trouve à restreindre ces considérations, je crois nécessaire de les étendre sur un beaucoup plus grand nombre d’animaux. Or, cela même est explicable par une double cause, 1o  par ce que comporte le mieux jugé du fait en lui-même ; 2o  par ce qu’en décide la susceptibilité des qualités naturelles des esprits, dont les uns s’appliquent de préférence à l’étendue superficielle des choses, et les autres à les connaître en profondeur.

En second lieu, M. Cuvier croit la science créée depuis deux mille deux cents ans. Aristote l’aurait dès « lors placée sur une base qu’il n’est aujourd’hui donné aux zoologistes dignes de ce nom que d’élargir. En m’accordant que j’avais fait moi-même une utile comparaison, une très réelle découverte, quand je ramenai les têtes des mammifères dans l’état fœtal à celle des animaux ovipares dans l’âge adulte ; et principalement quand je découvris l’analogie de l’os carré des oiseaux avec la caisse auriculaire des mammifères, M. Cuvier affirme que j’ai seulement ajouté aux bases anciennes et connues de la zoologie, que je ne les ai nulle-