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NOUVEAUTÉ ET UTILITÉ

lecteur : aussi ferai-je en sorte, que le plus simple bon sens me suive sans peine, et vienne à s’apercevoir, sans efforts comme sans retard, de la plus petite erreur, ou du plus léger défaut de jugement qui pourrait m’échapper.

Pour cet effet, je n’ai qu’à raconter quelles furent mes préoccupations successives, qu’à me montrer agissant sous le développement de mes idées, et qu’à grouper ensemble les motifs qui m’ont fait imaginer les principes d’une doctrine qui, très certainement, m’est propre, et que j’ai fait connaître sous le nom de Théorie des analogues.

À mon début dans le professorat, en 1793, il n’y avait eu à Paris aucun enseignement de zoologie. Tenu de tout créer, j’ai acquis les premiers élémens de l’histoire naturelle des animaux, en rangeant et classant les collections confiées à mes soins. Cependant y pour demeurer définitivement fixé sur le meilleur système de classification que j’aurais à suivre, j’ai eu d’abord à me rendre compte de la valeur des caractères ; c’est-à-dire, à rechercher, par des essais longs et pénibles, ce que ces caractères devraient m’offrir de constant et d’utile en différences propres à servir à la distinction des êtres. Or, de chaque séance que je faisais journellement dans les cabinets du Jardin du Roi, je recevais une impression qui, se reproduisant toujours la même, me porta à cette vue pour l’esprit, c’est que tant d’ani-