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PREMIÈRE ARGUMENTATION.

sition se déduit, et dans lequel, en même temps, il trouve ces limites que l’on veut méconnaître.

« Mais cette observation me mènerait trop loin ; je la reprendrai dans un autre moment ; je reviens à mon sujet.

« Tout ce que je viens de dire sur le plan et la composition étant posé, convenu, et, je le répète, cela est convenu et posé depuis Aristote, depuis deux mille deux cents ans, les naturalistes n’ont autre chose à faire, et ils ne font en effet pas autre chose que d’examiner jusqu’où s’étend cette ressemblance, dans quels cas et sur quels points elle s’arrête, et s’il y a des êtres où elle se réduise à si peu de chose, que l’on puisse dire qu’elle y finit tout-à-fait. C’est l’objet d’une science spéciale que l’on nomme l’anatomie comparée, mais qui est loin d’être une science moderne ; car son auteur est Aristote.

« Je prendrai la liberté de soumettre, de temps en temps, quelques chapitres de ce travail à l’Académie ; mais, aujourd’hui, je lui demande la permission de lui offrir seulement quelques considérations sur les céphalopodes, sujet qui a été très heureusement choisi par notre savant confrère ; car il n’en est aucun où l’on puisse voir plus clairement ce que les principes en discussion ont de juste, et ce qu’ils ont de vague et d’exagéré.

« Supposez, nous a-t-on dit, qu’un animal vertébré se replie à l’endroit du nombril, en rapprochant les deux parties de son épine du dos comme certains bateleurs ; sa tête sera vers ses pieds, et son bassin derrière sa nuque ; alors tous ses viscères seront placés mutuellement, comme dans les céphalopodes, et dans ceux-ci, ils