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DISCOURS PRÉLIMINAIRE.

impressions à une hostilité déclarée, il n’est qu’un pas. S’il est franchi, les deux camps sont formés : un choc passionné est imminent.

Voilà ce que l’action, l’inévitable influence du temps sur de certaines idées, récemment produites et relatives aux études de l’anatomie comparative, viennent d’amener, ont fait éclater dans le courant de mars 1830 : les feuilles quotidiennes et les journaux de médecine ont rendu compte de cet événement scientifique. Ainsi la presse a porté à la connaissance du public que des débats très animés entre M. le baron Cuvier et moi viennent de retentir dans le sein de l’Académie des sciences. La grande célébrité de cette compagnie, l’importance du sujet et l’accession d’un très nombreux auditoire, ont fait qualifier notre controverse de solennelle, et sont la cause de quelqu’intérêt qu’on lui accorde.

C’est dans ces circonstances que je me propose de donner au public les discours dont l’Académie a entendu la lecture, d’exposer le développement des idées rivales dans l’ordre de leur production. Mais d’abord j’aurai à en préciser l’objet.

Une première lecture, qui a été l’objet d’une bien vive répartie, posait un seul fait : il n’y fut, et dans tout le cours de notre discussion, il ne saurait être question que de donner une solution aux propositions suivantes :

Devait-on, doit-on conserver religieusement une