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ORGANISATION DES MOLLUSQUES.

principalement concentrée en avant du cou, un foie très étendu, peut-être une rate, si l’on admet la conjecture de Meckel, mais plus vraisemblablement, au dire des auteurs, un appareil de vaisseaux secrétant de l’urine ; lesquels consisteraient, continuent-ils, dans un tissu spongieux servi par un canal excréteur, prolongé et ouvert dans le cloaque ? L’on trouve en outre également associés et logés ensemble tout un appareil intestinal, un bec construit comme celui des perroquets, l’œsophage, tous les organes de la génération, répétant, à peu de chose près, ceux des poissons ; peut-on dire de tant de choses que c’est un ensemble tout autrement entrelacé, tout autrement combiné ? Pour prouver cette proposition, c’est-à-dire pour démontrer que c’est là seulement un fait de grande, de très surprenante anomalie, il y aurait plus à faire que pour soutenir la thèse contraire. Car il faudrait admettre que ces organes, qui ne peuvent exister qu’engendrés les uns par les autres, et à cause de la convenance réciproque des actions nerveuses et circulatoires, renonceraient à s’appartenir, à être ensemble d’accord. Or, une telle hypothèse n’est point admissible : dès que, s’il n’est plus d’harmonie entre les organes, la vie cesse : alors point d’animal, plus d’animal. Mais si au contraire la vie persiste, c’est que tous ces organes sont restés dans leurs habituelles et inévitables relations, qu’ils jouent entr’eux comme