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DISCOURS PRÉLIMINAIRE.

Nature. C’est qu’en effet la nature s’entend de l’universalité des choses créées.

Comment après cela se permettre de détourner cette acception nette et précise, pour lui donner dans le même écrit un autre sens, pour faire jouer aussi à la Nature le rôle d’un être intelligent, qui ne fait rien en vain, qui agit par les plus courts moyens, qui ne les excède jamais et fait tout pour le mieux.

Cette double acception est sans doute de ressource dans une argumentation ; mais, à mon tour, j’use de mon droit, en rejetant toute application que l’on voudrait illégitimement faire de cette extension, en rappelant et n’acceptant que la signification admise en histoire naturelle.

C’est cela aussi que l’on s’était proposé par cette autre objection, à la date du 22 mars. « Concluons que vos prétendues identités, que vos prétendues analogues, s’il y avait en eux la moindre réalité, réduiraient la Nature à une sorte d’esclavage, dans lequel heureusement son auteur est bien loin de l’avoir enchaînée : on n’entend plus rien aux êtres, ni en eux-mêmes, ni dans leurs rapports. Le monde est une énigme indéchiffrable. »

S’il y avait en eux la moindre réalité. C’est à dire, que s’il y avait vérité dans l’énoncé de la proposition, vous ne la rejetteriez pas moins ! Serait-ce qu’un fait d’histoire naturelle, n’oblige pas tou-