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SECOND RÉSUMÉ.

tous les degrés d’évolution des espèces animales inférieures : son organisation, dans ses phases successives, se rapproche de l’organisation du ver, du poisson, de l’oiseau. Il présente temporairement toutes les combinaisons organiques dont la nature est si prodigue ; mais il ne les conserve point : il s’en dépouille, pour passer à d’autres, jusqu’à ce qu’enfin il arrive à celle qui lui est spécialement et irrévocablement assignée. Ce qui est vrai du corps animal tout entier, est encore vrai de chacun de ses organes. Le cerveau humain, par exemple, subit un assez grand nombre de changemens, dont chacun a son modèle permanent dans le cerveau des reptiles, des poissons, etc. Tieddemann, en Allemagne, et M. Serres, en France, ont surtout remarqué ces lois de formation.

Il n’y a donc pas, nous l’avons dit, plusieurs animaux, mais un seul animal, dont les pièces constitutives sont nécessairement les mêmes dans toutes les espèces, malgré les nombreuses variétés de forme que leur développement inégal imprime à leurs composés. Ces composés, eux-mêmes, c’est-à-dire les organes, ne changent pas de nature en changeant de nom. Soit, par exemple, le sternum, os situé, dans l’homme, au-devant de la poitrine, et dont la fonction est de servir aux mouvemens de la respiration, et de protéger les organes délicats qu’il recouvre. Si on compare cet os, uniquement sous le