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PREMIER RÉSUMÉ.

classes supérieures. Ils ont un cerveau, souvent des yeux qui, dans les céphalopodes, sont plus compliqués encore que dans les autres vertébrés ; quelquefois des oreilles, des glandes salivaires, des estomacs multiples, un foie très considérable, de la bile, une circulation complète et double, pourvue d’oreillettes, de ventricules ; en un mot, des puissances d’impulsion très vigoureuse, des sens distincts, des organes mâles et femelles très compliqués, et d’où sortent des œufs dans lesquels le fœtus et les moyens d’alimentation sont disposés comme dans beaucoup de vertébrés.

M. Cuvier, dès son début dans la carrière des sciences, s’occupa d’une manière spéciale de ces animaux, et le premier fit sentir la nécessité de les tirer de la classe des zoophytes, dans laquelle on les avait laissés confondus, pour les placer à un degré plus élevé de l’échelle animale. Ses vues sur ce sujet ont été adoptées depuis par tous les naturalistes.

Cependant ces animaux à organisation si compliquée, M. Cuvier fut loin de penser qu’on pût les regarder comme formés sur le plan qui paraît, jusqu’à un certain point, commun à tous les vertébrés. Il déclara même formellement qu’ils lui paraissaient offrir l’exemple d’un système de composition essentiellement différent, et, par cette remarque, fit d’avance contre le principe de