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SUR LES OS HYOÏDES.

L’argumentation a passé sous silence ces hauts motifs de philosophie. Je lui sais gré néanmoins de ce que, se proposant de renverser ma doctrine, elle ait songé à la remplacer par un autre ordre d’enchaînement de causes et d’effets. « Tel est son principe des conditions d’existence, de la convenance des parties, de leur coordination pour le rôle que l’animal doit jouer dans la nature. »

Cependant c’est à la doctrine des considérations du fait substituer celle des besoins. C’est, de quelque manière qu’on veuille dissimuler cette in-

    s’élève à toutes les hauteurs de la question ; il juge des phénomènes de la monstruosité d’après leurs causes et conditions nécessaires, et il conclut ainsi : ce que nous appelons monstres ne le sont pas à Dieu, qui voit dans l’immensité de son ouvrage l’infinité des formes qu’il y a comprises.

    Cette pensée de Montaigne sera développée. Déjà Hérholdt, célèbre médecin de Copenhague, considère la monstruosité comme des cas permanens d’anatomie pathologique, comme une source féconde d’enseignemens montrant possibles divers autres arrangemens, quant à la circulation des fluides.

    Il n’y a pas de doute que les faits réunis et raisonnés de la monstruosité, ne deviennent pour les études de l’organisation animale une sorte de science à part, de la plus grande utilité. Des Élémens, où les faits connus soient convenablement rassemblés, sont un livre aujourd’hui nécessaire : mon fils (Isid. G. S. H.) s’occupe de rédiger cet ouvrage : il y a préludé par une thèse qui a fixé sur lui l’attention des physiologistes, par sa thèse inaugurale comme médecin, intitulée : propositions sur la monstruosité, considérée chez l’homme et les animaux.