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SUR LES OS HYOÏDES.

nances, le désir d’être juste, pour me le permettre, même par une allusion détournée.

Cependant nos vues diffèrent. En quoi donc consiste cette différence ou de méthode, ou de philosophie ? Si c’est, ce cas arrivant, que l’attention se porte avec prédilection sur le caractère des différences, on admet les rapports malheureusement avant, et non après une étude ex professo. On pressent ces rapports, on les tient du moins pour acquis instinctivement. Dans quelques cas, mais non toujours, on a l’évidence pour soi. L’on est en effet autorisé à dire, et tout-à-fait dispensé de prouver que, par exemple, l’œil du bœuf est à tous égards un organe identique de composition avec l’œil de l’homme ; de même que, dans la science des nombres, l’on déclare et l’on ne prouve pas que deux et deux font quatre. Mais, je le répète, ce n’est pas toujours dans ce caractère d’isolement, non toujours avec une révélation aussi évidente de leurs communs rapports, que se présentent les appareils comparables de l’organisation animale. Il est tout simple, si une conception instinctive vous persuade que les yeux de l’homme et du bœuf sont au fond un seul et même organe, que vous puissiez passer de suite à la comparaison de tous les détails, que vous en examiniez toutes les différences. Chaque partie peut être plus ou moins amaigrie, plus ou moins volumineuse, et la