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SECONDE ARGUMENTATION.

« Ensuite, je ferai voir que l’os hyoïde manque absolument dans une foule immense d’animaux ; en sorte que, quelque sens que l’on donne à la théorie des analogues, il est impossible d’en faire à son égard une application générale.

« Je répète que c’est avec beaucoup de déplaisir que je me suis vu contraint de rompre un silence auquel j’étais bien résolu, si on n’était venu me forcer dans mes derniers retranchemens ; mais, enfin, les naturalistes auraient le droit de m’accuser, si j’abandonnais une cause si évidente.

« Ce qu’il est surtout essentiel de redire, c’est que ce n’est ni pour m’en tenir aux anciennes idées, ni pour repousser les nouvelles, que j’ai pris cette défensive. Personne, plus que moi, ne pense qu’il y a une infinité de découvertes à faire encore en histoire naturelle. J’ai eu le bonheur d’en faire quelques unes, et j’en ai proclamé un grand nombre faites par d’autres ; mais ce que je pense aussi, c’est que, si quelque chose pouvait empêcher que l’on ne fît, à l’avenir, des découvertes véritables, ce serait de vouloir retenir les esprits dans les limites étroites d’une théorie qui n’est vraie que dans ce qu’elle a d’ancien, et qui n’a de nouveau que l’extension erronée qu’on lui attribue. »

Après la lecture de ce Mémoire qui a excité, au plus haut degré, l’intérêt de l’Académie, la parole a été donnée à M. Geoffroy Saint-Hilaire. Ce savant naturaliste a lu la seconde partie du Mémoire (voy. p. 109) dans lequel il développe sa théorie des analogues. Nous re-