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DISCOURS PRÉLIMINAIRE.

chaque fois appel de tous les matériaux, et met sur le compte des différences, l’absence ou l’atrophie des uns, et l’hypertrophie des autres. Il est, par conséquent, préparé à la singularité de ce pouce des atèles qui, dans une espèce, manque entièrement, et qui, dans une autre, existe encore à titre d’un tubercule rudimentaire. Ainsi, le zootomiste parcourt sans s’étonner toutes les métamorphoses de l’organe qu’il considère ; loin de s’arrêter devant le pied du chameau ou du cheval, il le pourrait, au besoin, comparer directement à la main de l’homme ; car il est une donnée qui peut servir de règle. Tout ce qui suit le troisième tronçon de la jambe antérieure forme un ensemble de parties qui se rapportent les unes aux autres, aussi bien dans le cheval que dans l’homme.

De cette manière, les précautions prises pour n’avoir point à s’écarter des rapports réels, au premier moment des recherches, profitent au second moment, quand doit commencer l’étude des faits dissemblables. Ainsi, savoir en premier lieu quels sont les rapports, c’est se préparer à mieux connaître ensuite, à mieux discerner dans quelle mesure sont les différences pour un organe donné, soit dans telle espèce, soit dans telle autre.

Ceci revient à dire que l’ancienne méthode négligeait de prendre toutes les précautions, et que la nouvelle les épuise toutes ; que l’ancienne