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SECONDE ARGUMENTATION.

plus grandes de forme, mais une ressemblance encore presque absolue de connexions.

    Les deux principales différences de l’hyoïde de l’alouatte, comparé à l’hyoïde de l’homme, sur lesquels les travaux de 1778 et de 1805 n’ont pas assez insisté, sont : 1o le volume très considérable du corps de l’appareil, et 2o l’absence des cornes antérieures, ou du moins le fait de leur articulation par synarthrose.

    Sur le premier point, la réponse est simple : le volume des parties devient une circonstance très importante dans chaque espèce à part, car il y règle la fonction en procurant aux organes tout ce qu’ils peuvent acquérir de puissance ; mais c’est là une considération que négligent et doivent négliger les études philosophiques.

    Sur le second point, la théorie des analogues ne saurait se tenir entièrement satisfaite de la remarque, d’ailleurs judicieuse, placée dans les Leçons d’anat. comp. ; il ne suffit pas d’admettre comme un fait certain que l’articulation de la petite corne établie par diarthrose chez l’homme, est transformée en une articulation par synarthrose, à cause de la soudure de cette même corne au corps médian : voici pourquoi. C’est que l’homme lui-même, relativement à son organe hyoïdien, ne réunit point les conditions générales de la classe des mammifères. Or, la théorie des analogues les demande telles partout : ainsi, que le nombre normal des parties soit différent, la théorie des analogues ne peut manquer d’assigner les causes de cette différence.

    Chez l’alouatte, chez l’atèle et même aussi chez ces singes à face hideuse de l’ancien monde, connus sous le nom de babouins, la chaîne styloïdienne ne consiste qu’en un ligament, quand chez les mammifères posant sur leurs quatre pates, elle est formée de trois osselets en série transversale.

    Si la théorie est en défaut dans sa prévision quant à ce nombre