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SECONDE ARGUMENTATION.

il y a ce que j’appelle des variations de classes, c’est-à-dire des différences de nombre et des différences bien

    question ici agitée, savoir : le stylo-hyoïdien (voy. a B, fig. 3).

    Tous ces faits sont différemment présentés par M. Cuvier : je suis obligé de dire, de quelques uns, qu’ils sont inexactement rapportés. Il devient donc inutile de débattre une explication qui en est la conséquence. Autrement, s’il fallait aller chercher dans cette explication tout ce qu’elle comporte de valeur et de justes conclusions, je serais dans le cas de reproduire les réclamations que j’ai présentées dans la note placée plus haut, page 66. Oui, sans doute, il n’est pas philosophique d’expliquer la production d’un nouveau moyen organique, à cause de nouvelles habitudes, et pour satisfaire à une destination spéciale. Et dans l’espèce, nous en avons une preuve péremptoire ; c’est, a-t-on dit, parce que l’hyoïde de l’alouatte devient un instrument puissant pour la voix, qu’il avait besoin d’autres attaches. Nous venons de voir que ces prétendues nouvelles attaches sont un fait inexact.

    C’est dans ce moment que l’argumentation croit en finir sur les hyoïdes des singes, par ces paroles : la théorie des analogues ne s’en tirera pas si aisément ! Je ne puis m’empêcher de remarquer que ce moment est malheureusement choisi. Il n’y a point de ligamens qui attachent, et il n’était non plus nécessaire qu’il y eût des ligamens pour attacher le corps hyoïdien à la mâchoire inférieure.

    Mais jusqu’à présent nous n’avons encore employé que des observations et des raisonnemens tels que la doctrine aristotélique et les méthodes perfectionnées des derniers anatomistes eussent pu les suggérer ; faisons que la théorie des analogues qui n’a jusqu’à ce moment figuré dans cette note que comme attaquée, y intervienne utilement pour quelque chose.