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SECONDE ARGUMENTATION.

Après cette interruption, l’argumentation est reprise comme il suit : « on voit donc que, même dans une seule

    haute : dans l’alouatte, la concavité gagne en profondeur, de façon que la pièce est peu large et s’étend au contraire considérablement sous la langue : c’est une longue bourse osseuse, ou bien, comme l’indique M. Cuvier, une base renflée en forme de cucurbite.

    M. Cuvier, décrivant cet os de la langue de l’alouatte, dans ses Leçons d’anatomie comparée, confirme toutes les recherches et les vues du célèbre Camper. Dans le chapitre sur les os hyoïdes de son ouvrage, tome III, p. 230, mon savant confrère n’est occupé de l’hyoïde des alouattes que « comme présentant une particularité extrêmement remarquable, en ce que ce point sert à expliquer les hurlemens que produisent ces animaux : le corps est comme soufflé pour former la caisse osseuse. Les grandes cornes, existent ; etc. » Cependant M. Cuvier, donnant un plus grand cours à l’esprit de recherches qui avait jusque là guidé Camper, songe à retrouver quelques parties qu’il puisse juger correspondre aux cornes antérieures, lesquelles manquent en effet. Deux petites apophyses qui s’élèvent de chaque côté de la grande ouverture de la caisse sont sans doute, suivant M. Cuvier, le rudiment de ces cornes, qui n’auraient été méconnues que parce qu’elles sont privées d’un des caractères de ces os, leur détachement de la pièce médiane. Je viens aussi de voir ces apophyses. Je ne puis non plus douter de la justesse de la détermination donnée en 1805 ; j’en ai pour motifs d’autres caractères qui sont manifestes : 1o d’être de beaucoup plus longues apophyses dans l’hyoïde des femelles, et 2o de donner attache au ligament et au muscle stylo-hyoïdiens, qui se rendent à la facette styloïdienne du crâne.

    Avant cité les travaux des deux célèbres zootomistes de ce