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SECONDE ARGUMENTATION.

« 2o  En ce que l’analogie réside uniquement dans l’identité des élémens constituans, et que cette analogie ne reconnaît pas de limites.

« Sur le premier point, je n’insisterai pas beaucoup ; peu importerait au fond qu’une doctrine fût nouvelle si elle était fausse : je dirai seulement que je ne connais pas un seul anatomiste, pas un seul qui ait déterminé les organes uniquement par leurs fonctions, encore moins par leurs formes. Certainement personne n’a encore été assez hardi pour dire qu’une main de femme n’est pas une main ; et même, il y a quinze jours, j’aurais cru que personne n’oserait dire qu’une main de femme ne remplit pas les mêmes fonctions qu’une main d’homme ; mais ce sont là de ces assertions qui échappent dans la chaleur de la dispute, et sur lesquels un adversaire de bonne foi doit avoir la générosité de ne pas insister.

« Ce qui est certain, c’est que l’anatomiste contre lequel ont surtout été dirigées les attaques, qu’à la fin il se voit avec tant de regrets obligé de repousser, est un de ceux qui ont eu le plus d’occasions de faire voir que les fonctions du même organe changent selon les circonstances dans lesquelles il est placé ; mais, je le répète, peu importent ces discussions d’amour-propre ; ce qui intéresse les amis de la vérité, c’est de savoir si la théorie, que son auteur nomme des analogues, est universelle comme il le dit, ou si, comme d’autres naturalistes le pensent, il y a des analogies de tout genre, mais qui toutes sont limitées, et quelles sont leurs limites ?