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ORGANISATION DES POISSONS.

l’exécution. On distingue bientôt chez les poissons des parties qui sont ramenées à leurs analogues chez les animaux supérieurs, et d’autres qui ne le sont pas : celles-là ont un nom commun, et celles-ci au contraire un nom spécial, comme si elles étaient un produit nouveau de la création.

Expliquons ceci. Nous n’en saurions douter : on ne s’est point livré de gaîté de cœur à cette contradiction manifeste ; on y a été poussé par le besoin de marcher vite dans les travaux de l’ichtyologie proprement dite. La zoologie, dans son besoin d’activité, n’a pu attendre les travaux plus réfléchis et plus lents de la zootomie. Celle-ci n’avait pu livrer à temps ses considérations philosophiques. Des noms étaient nécessaires, il a bien fallu s’en pourvoir. Des noms provisoires ont donc été imaginés et accueillis, pour aider à décrire les espèces. S’il en est ainsi, cet établissement provisoire ne constitue point une légitime possession d’état, et ne saurait être invoqué comme un résultat présentant le dernier terme de la science : cette adoption d’un langage spécial atteste seulement des habitudes irréfléchies.

Les pièces de la tête des poissons ne sont, suivant moi, ramenées à leurs véritables analogues qu’à l’égard d’un peu plus du tiers de leur nombre, 13 sur 32, dans l’Histoire naturelle des poissons, récemment publiée. La différence au point de dé-