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ORGANISATION DES POISSONS.

considérations tirées de la forme et de la fonction formaient le point de départ ; les céphalopodes et les crustacés gravissent ou rampent à la surface du sol ; les appendices qui s’y emploient sont donnés pour des pieds. Chez les crustacés décapodes, ces appendices, les mêmes, essentiellement parlant, sont de trois sortes relativement à leur usage ; les antérieurs s’emploient à saisir la nourriture ; ceux du milieu à marcher ; et enfin les postérieurs ne portent à l’esprit que l’idée de leur inutilité, soit dans la locomotion, soit de toute autre manière. Or, tels sont leurs noms : pates-machoires, pates ambulatoires et fausses pates. Ainsi toujours la fonction est placée au premier rang des considérations invoquées : qu’il y ait ce motif de se décider, c’en est assez pour arriver à un nom commun ; douter pour mieux juger de cette considération, pour justifier de ce parti pris, ce ne serait pas aller au plus pressé ; il suffisait que la fonction se présentât sous un aspect nouveau. Dans ce cas, on ne se fait aucun scrupule ; des noms nouveaux interviennent. Ainsi ont été imaginé pour plusieurs des matériaux de l’organisation des poissons, les noms inusités chez les autres animaux vertébrés d’opercule, de préopercule, d’interopercule, de subopercule, de rayons branchiostèges, d’arcs branchiaux, de branchies, etc. Cependant la fonction dans ce cas invoquée, la fonction ne signifie qu’usage, service. Mais alors,