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ORGANISATION DES POISSONS.

types, il les fait au contraire sortir d’un type primordial. Il y a d’abord, selon ce philosophe, des animaux : les considérant ainsi abstractivement, il prend cette vue générale pour un premier fait, et ce n’est que secondairement qu’il aperçoit en eux des qualités distinctes. L’organisation animale est donc fondée dans les idées d’Aristote sur quelque chose d’essentiel et de primitif, qu’il n’a malheureusement pas spécifié ; en ajoutant, sur un même système de composition pour les organes, nous complétons sa pensée.

Dans cette première partie des vues d’Aristote, nous ne différons point : la priorité de ces vues lui reste par conséquent acquise ; mais quant à la seconde partie de son ancienne doctrine, nous différons totalement. Faute d’avoir compris que cette composition des organes, une au fond, essentiellement la même, comme résidant uniquement dans la considération de l’élément anatomique, était altérable dans une mesure quelconque de la part du monde extérieur, le philosophe grec a cru que les analogies de l’organisation, pressenties, aperçues par son génie, reposaient entièrement sur la considération des formes et des fonctions. Là est l’erreur introduite dans sa doctrine ; erreur qui s’est perpétuée durant tant de siècles. C’est cette erreur dont nous garantit aujourd’hui la théorie des analogues, qui, s’étant fondue avec un prin-