Page:E. Geoffroy Saint-Hilaire - Principes de philosophie zoologique - 1830.djvu/115

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
111
ORGANISATION DES POISSONS.

Faut-il effectivement s’efforcer d’étendre de plus en plus, ou doit-on plutôt, au contraire, retenir dans des limites restreintes les applications du prin-

    et se confondre à tel point que la borne de démarcation entre les deux grandes familles est difficile à placer.

    La composition de l’animal n’est produite utilement qu’au moyen d’une distribution proportionnelle, régulière et harmonique des deux principaux systèmes, l’un pour la circulation des fluides, et l’autre pour l’excitation nerveuse. Il tombe sous le sens que, dans les développemens successifs et progressifs de l’organisation, le système sanguin et le système nerveux sont entre eux dans une raison nécessaire. Cependant, c’est à l’observation à fixer dans quelle mesure. Or, ce que chacun a pu remarquer comme un fait particulier, ce que chacun se trouvera savoir aussitôt qu’énoncée dans sa généralité, c’est la position respective de ces deux systèmes chez les insectes et chez les mollusques ; c’est leur balancement inverse pour la quantité ; d’où chaque groupe reçoit sa spécialité. Le système sanguin est en excès et au contraire le système nerveux est frappé d’atrophie chez les mollusques ; c’est l’inverse chez les insectes. Cela explique le large hiatus que l’on a remarqué entre ces familles, spécialement à l’égard des êtres du milieu de chaque série, et aussi les rapports si nombreux qu’elles montrent à leurs confins ; car, qu’il y ait des mollusques avec le système nerveux proportionnellement plus développé, et des insectes pareillement avec excès à l’égard du système sanguin, ce sont autant de conditions qui convergent vers le même point, pour ramener vers une commune conformation. Mais ce va et vient d’une organisation ici plus riche et là beaucoup moins, fournit ses faits pour des hiatus plus ou moins larges, sans compromettre en quoi que ce soit le principe de l’unité de composition organique.