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NAISSANCE
ET
PREMIÈRE ÉDUCATION

DES CÉTACÉS,
D’APRÈS LES ANCIENS[1].

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J’ai communiqué à l’Académie des Sciences, en décembre dernier, dans trois séances consécutives sur cette question : Naissance et première éducation des Cétacés, des vues assez étranges pour qu’on les ait blâmées comme des idées non assez réfléchies. L’on m’a opposé que cette question avait été agitée dans le siècle des grandes et solides pensées. Et quels précepteurs effectivement pour le genre humain, qu’un Platon, que le savant Aristote ! L’on m’a donc ramené sur les écrits des Anciens.

Le respect et la confiance que commandent d’aussi graves autorités n’excluent pas l’examen des faits : et je vais donner lieu de comprendre comment, sur de récentes recherches aussi attentives que consciencieuses, j’ai conçu d’autres vues, j’ai été porté aux pressentimens ci-après.

L’on rencontre parfois comme acquises au domaine de l’esprit humain des propositions qui y auraient pénétré à titre de vérités instinctives et sans examen, de certaines

  1. J’ai donné lecture de cet écrit, le 10 février dernier, à l’académie royale des Sciences : le lendemain, il me fut demandé par le rédacteur d’un nouveau journal littéraire, M. Jules Lecomte, et cet article a en effet paru dans les 2e  et 3e  livraisons de cet intéressant journal, ayant pour titre : Le navigateur, revue maritime. (Note écrite en avril.)