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ET CONCLUSION.

traîné pendant un si grand laps de temps dans la pensée des naturalistes et des navigateurs, a dû ce succès a ce, que les principales circonstances du phénomène étaient nettement aperçues, et pouvaient ainsi laisser dans le vague le surplus des renseignemens à acquérir.

Mais Ruisch, qui, avec ses deux dessins, rend exactement la pensée de son temps dominante, alors, avant et après lui, me fournit le précieux avantage d’être bien compris dans la distinction à faire. Il croit à l’identité de deux dessins, nos 5 et 6 de la planche ; c’est-à-dire, qu’il suppose que le sujet nommé par lui Uber balænæ, fig. 5, et représenté sous la dénomination de mamelle de la baleine, est tout-à-fait la même chose que l’autre sujet représenté no 6, c’est-à-dire, que le sein de la femme. On était alors donc vraiment fasciné par un savoir mal employé analogiquement. Et en effet, chez la femme, comme à l’égard des autres mammifères, immédiatement en arrière du mamelon et dessous la peau, arrive la glande, plus ou moins volumineuse, elle toute entière : le no 6 montre toute cette glande, son mamelon au centre, et tout son relief extérieur dans le pourtour figuré.

Il en est tout autrement du no 5 : ce que présente cette figure, c’est la neuvième partie de l’appareil, ou uniquement le bout urétro-mamellaire, c’est la partie externe de l’appareil ; c’est, pour l’analogie, l’unique partie à ramener à la considération du bout de sein de la femme ; bout de sein qui est également extérieur chez la femme. Mais dans la baleine, après ce bout urétro-mamellaire donné par