Page:E. Geoffroy Saint-Hilaire - Fragments sur la structure et les usages des glandes mammaires des cétacés - 1834.djvu/87

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
77
ET CONCLUSION.

et ouvert pour le recevoir. Mais comme il faut que toutes les ouvertures et que tous ces récipiens soient immédiatement fermés, il en est là comme pour une prise de nourriture par l’oiseau : à chaque becquée, le bec est fermé, et à chaque effort, l’avalement de la nourriture devient un fait consommé. L’avalement du lait, chez le cétacé, se règle de la même manière : pour que le fait soit renouvelé, il devient nécessaire que le petit approche une autre fois, ou plutôt qu’il se précipite de nouveau sur sa mère : c’est dans ce second moment qu’il obtient un autre jet du fluide nourricier.

Le cétacé ne tète donc point.

Ces idées sont si nouvelles, que, pour bien les comprendre, il faut s’y accoutumer. Mais, enfin, elles sont de nature à apporter à un esprit réfléchi assez de détails précis, une série d’actes si parfaitement coordonnés, pour que l’on puisse y apprendre avec lucidité quelles conditions sont compatibles avec la lactation au sein des eaux. Certes la lactation est la même partout et quant aux organes employés et quant au but de la fonction (unité de composition organique) ; mais sous l’influence de milieux aussi différens que l’air et que l’eau, une profonde modification change tous les rapports de volume et tout le mécanisme de l’action (variété).

Par cet exposé, suis-je en effet parvenu à remplacer efficacement et vraiment par quelque chose de satisfaisant pour l’esprit, l’ancien savoir en gros, en ce qui concerne la lactation des cétacés, lequel j’ai formulé sous l’expression d’uberibus nu-