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NOUVEAUX DÉVELOPPEMENS

en même temps le larynx s’avance dans le pharynx, prend position sur les arrière-narines, et les ferme du côté œsophagien. Or qu’il n’y ait de changement à cette disposition des parties qu’une manœuvre de tout le service musculaire de la langue, de façon que celle-ci perde sa position vis-à-vis du palais, et s’abaisse entre les branches maxillaires inférieures, un vide tend à s’opérer dans la cavité buccale ; événement qui ne s’accomplit pas, d’abord parce qu’alors surviennent, 1o  la pression de l’atmosphère sur la glande et ses dépendances, et, 2o  au second moment à cause de l’effet de cette pression, l’écoulement du lait dans l’espace développé.

Or, que chaque chose reste en demeure, voilà une gorgée de lait qui occupe cet espace. Cependant, pour qu’en définitive ce lait soit avalé, il suffit d’un changement de position du larynx : celui-ci se reporte en arrière, s’écarte des arrière-narines, et désobstrue l’entrée de l’œsophage, pendant que l’air ambiant, libre désormais de traverser la route des narines, s’en vient remplir l’arrière-bouche, et rendre à la langue et à ses parties accessoires leur première aptitude à la déglutition du bol alimentaire. Il va, sans le dire, qu’après l’avalement de cette gorgée de lait, une seconde, une troisième, une quatrième, sont possibles, sans qu’il soit nécessaire de quitter la tétine. L’arrivée de l’air, après le vide qui s’était opéré, a ramené les rapports des parties à leur primitive situation.

C’est que, en dernière analyse, le tété des animaux aériens se compose de ces arrivées succes-