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ET CONCLUSION.

dre, comme chez les oiseaux, qu’une dose à la fois. Que la mère ressente le trop plein du lait, elle peut en perdre au moment même pour son soulagement ; mais ce qu’elle fait préférablement, elle en abreuve la bouche de son petit ; il lui suffit pour cela d’agir sur le fourreau musculaire qui enceint le réservoir. Elle produit là l’équivalent d’un coup de piston, et le lait peut être lancé à une distance considérable. Ainsi il arrive à son méat sous-cutané pour traverser largement le bout de sein, canal qu’il serait peut-être mieux de désigner alors, à cause de son usage, par le nom de bout urétral.

2o  Organes de l’avalement du lait chez les petits.

Les petits, éveillés et enseignés par l’instinct, par les sollicitations de leurs besoins physiques, vont s’aboucher à la mamelle des mères. Si c’est dans le milieu atmosphérique, ils saisissent en plein la tétine, ils ne l’abandonnent point tant que la faim les y excite ; mais, au contraire, allant à coups redoublés de succion, ils travaillent, par la continuité de leurs efforts et sans désemparer, à épuiser leur bourse nourricière, c’est-à-dire qu’ils tètent jusqu’à saturation ; le fluide ambiant, qui est l’air, y entre comme moyen. Or, voici comme je conçois la nécessité de cette intervention de l’air.

Les lèvres du petit entourent et serrent la tétine ; la bouche se ferme complètement, c’est-à-dire que tout ce qui se rapporte aux actes de la langue se ramasse et va s’appliquer sur le palais :