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DIALOGUE
Au sujet de la controverse, concernant la lactation des Cétacés, établie au sein de l’Académie des sciences[1]. Séance du 7 avril 1834.


Les paroles suivantes me furent adressées par M. *** dans une rencontre après dîner.

Premier entretien, sous la date du jeudi 10 avril 1834.


Lui. L’on vous a entendu dire que savoir en gros vous paraissait l’équivalent de ne presque rien savoir. Or, serions-nous refoulés sur ce fâcheux savoir en gros, au sujet de la lactation des Cétacés ? À en juger par les pièces qui vous ont été opposées lundi dernier, je le crains ; pourquoi n’ajouterais-je pas, je le crois ?

Moi. Comment ? vous en avez déjà pris cette opinion !

Lui. Oui ; et c’est aussi la pensée de plusieurs de vos amis : ils en ont souffert dans l’intérêt qu’ils vous portent ; car ils ont cru remarquer que l’on vous a, dans cette séance, tenu pressé comme dans les branches d’un étau, attaqué sans que vous ayez paru pouvoir répondre. L’on vous a en effet disputé la justesse de vos assertions, en se fondant sur des pièces matérielles et assez probatives.

Moi. Ce n’est pas la conviction, mais c’est la fatigue qui m’a

  1. Je renvoie, pour l’intelligence des faits, au compte rendu hier, mercredi, voir le feuilleton du Temps. Là se trouvent fort heureusement reproduites en leur totalité les deux principales communications de la séance, l’une par M. Duméril, qui a commencé l’engagement avec un rapport qui lui avait été demandé le lundi précédent, et l’autre par M. de Blainville, qui a terminé cette lutte en donnant lecture d’une lettre d’un chirurgien employé dans des pêches de la baleine. Sorel est le nom de ce chirurgien ; à tort le Temps y a substitué celui de Chauvin, l’une des signatures de la lettre. Or, j’ai placé entre ces deux communications le morceau qui précède ; ayant pris le soin de le modifier et de la rendre moins ardent et moins blessant, en le livrant à la presse.