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ALIMENTATION

dant dans la mer, comme devant apporter à mes vues de premier produit des glandes monotrémiques et cétacéennes, le complément de preuves qui leur était nécessaire.

Maintenant ces preuves seraient-elles complètes, et le système que j’ai conçu en février 1833 est-il établi incontestablement ? Tel n’est point mon sentiment ; je n’affirme rien, toutefois je veux épuiser la matière dans cette direction.

Or, je prie qu’on veuille bien ne pas me faire le tort de croire que, si j’ai ainsi combiné à priori un système, ce soit dans un intérêt d’amour-propre, et dans l’espoir d’un succès, dont je triompherais niaisement, s’il n’est point fondé justement. Je ne suis animé et mené que par l’idée du vrai, que par la satisfaction que j’éprouve, en démêlant et en résolvant tous les cas problématiques de la philosophie naturelle.

Mais en outre ce qui excite encore plus vivement mon ardeur, c’est la pensée que la science ferait là un grand pas, un pas à en appeler un autre tout aussitôt, mais surtout bien nécessaire dans l’état si pauvre de la physiologie, eu égard aux assimilations de substance.

La formation du lait serait un sujet qui se déduirait des précédentes recherches, un sujet alors abordable, et sur lequel j’ai déjà réuni un bien grand nombre de données.

Et pour dernière réflexion, j’ajoute que j’ai compris qu’en raison du but, je ne devais me laisser abattre par aucune résistance, mais continuer au