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DES PETITS CÉTACÉS.

sont plus aptes à obtenir par des efforts de succion, le lait sera versé dans l’eau, mêlé, répandu et perdu dans le milieu ambiant. Mais les petits, entrés dans la vie, y doivent fournir une carrière d’adultes, pour continuer la perpétuité de l’espèce. Avec du lait, c’est impossible, en apparence du moins, par défaut de succion.

Supposons que ce soit du mucus, tout rentre dans des allures accoutumées ; ce mucus y passe à l’état de mucus hydraté, d’une gelée, de blanc-manger, et les petits se jettent avec voracité sur cette nourriture ainsi préparée[1]. Cependant avant la communication du passage de F. Martens, avant la communication que nous en a faite M. le docteur Roulin, nous ne savions rien au sujet des Cétacés, nous n’avions rien aperçu dans leurs habitudes, qui eut trait à du mucus, rien qui fût capable de la consistance d’une gelée. Des marins baleiniers avaient toutefois informé dernièrement M. Marec, chef du bureau de la police des pêches maritimes, qu’ils avaient également vu, à portée des baleines échouées, des masses gélatineuses flotter à fleur d’eau.

Voilà de quelle manière j’ai considéré l’observation de Martens et des modernes navigateurs, sur un prétendu sperme observé flottant et abon-

  1. J’ai présentement (fin de mars 1834) des raisons pour ne pas persévérer dans ce système d’idées ; consultez l’article ci-après. Cette oscillation de vues appartient à l’histoire de la science, et je ne me permets point d’y rien changer. Nos formes académiques, qui autorisent qu’immédiatement après nos lectures les séances soient publiées par extrait, m’en font une nécessité.