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DES PETITS CÉTACÉS.

dès qu’à chaque sorte de condition, appartient une spéciale ressource.

Rien n’est oublié, en effet, pour la perpétuité de l’espèce dans les divers cas que je viens de noter : tous les actes sont parfaitement harmoniques et ordonnés chronologiquement. Chacun satisfait à son heure et selon ses moyens à sa tendance physiologique : formation d’un fœtus, détournement à son profit d’une partie des fluides nourriciers de la mère, cessation instantanée de cette divarication lors de la parturition, engorgement des glandes, leur dégorgement par succion ou émission.

Ce n’est pas ici le lieu de poursuivre ces faits dans leurs désordres pathologiques. La mort du petit ou des prescriptions médicales empêchant la succion du lait, il y a malaise alors ou vraie maladie ; et dans le besoin où est la nature de s’ouvrir une voie pour l’extravasion et le dégorgement des trop pleins des vaisseaux, les passages qui se créent sont divers : les lochies des femmes sont une évacuation compensatrice.

Chez les Cétacés et les Monotrêmes, comme nous l’avons vu plus haut, la nature agit dans l’ordre des plus courts moyens, par émission, par pissement.

Cependant ces plus faciles ressources, cette curieuse simplicité d’action annonceraient-elles à l’égard de l’ordre des temps et de la marche graduée des développemens, un premier déploiement ou des effets de la seconde main ? Cette question d’âge ne sera susceptible de solution qu’après que les faits sur lesquels nous nous portons seront acquis