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Mémoire sur les glandes mamellaires, pour établir que les Cétacés n’allaitent point comme à l’ordinaire leurs petits, et que ces animaux pourraient s’en tenir à être nourris de mucus hydraté !

Lu à l’Académie des sciences le 30 décembre 1833.

Nous touchons au moment de donner la définitive solution de cette importante question, que j’avais soulevée au commencement de cette année[1]. En effet existe-t-il pour les nouveau-nés, chez les Mammifères, deux modes différens au moyen desquels les jeunes sont différemment nourris, soit que les mères y pourvoient par une lactation immédiate, soit qu’elles n’y parviennent qu’indirectement, pour fournir par elles-mêmes à un rejet de fluides, sécrétant en vue d’elles, et pour se soulager d’engorgemens qui leur pèsent ?

Ce qu’on savait jusqu’ici et ce qu’on redit sans cesse, c’est que tout Mammifère nouveau-né, par l’effet d’une admirable prévoyance de la nature, est mis dès sa sortie du sein maternel en pouvoir de l’exercice de la vie de relation, à l’aide d’une alimentation appropriée à la débilité de ses facultés, et qu’à cet effet il existait chez les mères un fluide sui generis, le lait, lequel n’apparaissait qu’avec l’exigence de ce besoin. Ainsi, des

  1. Voyez Gazette médicale, février 1833, p. 157. J’ai pris foi alors dans le pressentiment que sous peu les animaux monotrémiques donneraient leurs faits anatomiques et physiologiques d’une manière incontestable.