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D’APRÈS LES ANCIENS.

regard des idées aujourd’hui données par de nouvelles observations. Il est certain qu’il n’y aurait à y reprendre qu’une seule circonstance, celle où il donne la spécification du fluide émis par les glandes. Car j’ai rétabli les faits dans mes lectures de décembre dernier ; savoir : le 16, ayant démontré qu’en raison de l’absence des vraies tétines et de l’inaptitude d’une succion coïncidente chez les petits, la lactation était impossible et interdite à ces derniers ; le 23, en donnant la spécialité de structure très différente des glandes nourricières, et le 30, quand j’ai eu révélé[1] la nature des fluides émis. Peut-être l’inexactitude du récit d’Aristote tiendrait plus à un défaut de clarté dans l’expression que dans la pensée du naturaliste ; et c’est du moins ce que je pense, si au lieu de la locution suivante, qui est dans l’original, savoir : « Les petits des dauphins tettent le lait de leur mère en nageant à leur suite, » la phrase était corrigible et pouvait être entendue comme il suit : Les petits des dauphins se nourrissent de fluides émis par leur mère, dont ils ne quittent jamais à cet effet les côtés.

Il faut croire que c’est ainsi qu’en a jugé Rondelet, savant en la matière. Voici ce que je lis dans ses œuvres, édition de Lyon, 1558 : « La femelle possède à l’entour de sa nature deux mamelles sans bouts ou papillons ; au lieu de ceux-ci sont deux tuyaux, un de çà et l’autre de là, par lesquels sort le lait, qui est reçu par les petits, ceux-ci suivant leur mère. »

  1. Révélé ? Toutefois, sauf la confirmation d’un nouvel examen dont j’attends les moyens d’action du zèle éclairé et du patronage gracieux de M. l’amiral ministre de la marine, et de l’habile chef de ses bureaux pour la police de la navigation et des pêches maritimes, M. Marec. Des dauphins sont par eux demandés dans nos ports, destinés à ces recherches de philosophie naturelle.