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montures — il était certain d’être sur la bonne voie et il résolut de se reposer.

Il s’installa à l’écart de la route, dans la forêt.

— Avez-vous des provisions de bouche ? demanda-t-il à M. Poiroteau.

— Oui, monsieur le Comte.

— Eh bien ! vous allez préparer le souper, « César » ! J’ai perdu mon sac dans une mêlée… vous ajouterez le montant de ce repas à mon compte.

— Ah ! ces Gascons ! gémit à nouveau M. Poiroteau.

Et il ouvrit un sac volumineux capable de nourrir une famille pendant quinze jours.

Le souper terminé, les chevaux furent attachés à des troncs d’arbres et les deux voyageurs s’endormirent, le chevalier d’un sommeil profond, le créancier d’un sommeil inquiet et agité.

D’Arsac fut réveillé en sursaut par les cris affolés de son laquais improvisé. Il eut tout de suite une vision ardente devant les yeux : devant lui, tout flambait, la forêt était en feu.

Les jurons d’apparat sortirent de la bouche furieuse du Gascon :

— Mordious ! Sardious ! Capédédious ! par les cornes du diable ! quel est ce feu d’artifice J’y suis !… Mes ennemis m’auront découvert et, doutant de l’assistance des mains humaines, ils lancent à mes trousses l’élément