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— Bon, bon, maintenant Monsieur Poiroteau, il s’agit de déguerpir… Mais avant, je tiens à vous prévenir que je n’ai pas encore fait fortune.

— Pas possible ! s’écria M. Poiroteau en poussant un nouveau soupir désespéré.

— Mais, rassurez-vous, je suis sur le bon chemin… sur le chemin des Montagnes Rocheuses où il y a de l’or en barre !

— Hum !…

— Patientez. Mais, dites-moi, je connais le flair et l’intelligence des créanciers, mais je m’étonne que dans ces pays sauvages, vous soyez parvenu à retrouver ma piste.

— Oh ! monsieur le Comte, c’était bien simple. Il me suffisait de donner votre signalement : un beau et fringant cavalier, au verbe sonore, au geste large…

— Un peu fou ?…

— Oh ! monsieur le Comte !… pouvez-vous croire ?…

— Et tout de suite on me reconnaissait.

— Ah ! pour ça oui, vous êtes unique ! On vous appelle déjà le Roi des Aventuriers !…

— Voilà un titre nouveau dont je me serais facilement passé.

À ce moment, les deux hommes entendirent des rumeurs confuses. M. Poiroteau frémit :

— On vient me chercher !… Fuyons, monsieur le Comte, fuyons !…

— À pied ?…

— Non, mon cheval est attaché ici à quelque distante.

— Partons alors