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— Ah ! j’y suis… en effet, je me souviens, Poiroteau, c’est ça, vous êtes un de ses créanciers, un de mes créanciers donc, puisque c’est en partie à vous que je dois d’avoir hérité de feu mon père — que Dieu ait en sa sainte-garde — une somme de cent dix mille francs de dettes !…

— C’est ça ! monsieur le comte, c’est ça mais je n’osais pas le dire… vous comprenez, la discrétion…

— Ah ! vous êtes M. Poiroteau. Eh bien ! mon cher Monsieur Poiroteau, j’ai bien l’envie de vous laisser… poiroter à l’aise sur votre arbre. Ma conscience me dit que je ferais une mauvaise action en vous libérant.

César Poiroteau, qui n’avait de César que le prénom, poussa un gémissement désespéré et, n’étaient les cordes qui le maintenaient, il se serait laissé choir.

Notre chevalier était généreux, nous l’avons dit. Il se laissa toucher et trancha les liens du prisonnier.

— Et maintenant dit-il, que je vous ai sauvé la vie, j’espère que vous m’en tiendrez compte.

— Ah ! monsieur le comte, je suis vieux déjà, vous le voyez, ma vie n’a pas grande valeur…

— Juif ! va ! usurier !… s’écria le chevalier en riant franchement. Nous ne marchande-