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de batiste… avec initiales : M. M. Montluc… c’est un indice laissé par la belle captive… ceci indiqué qu’elle avait repris ses sens et qu’on lui avait laissé la liberté de ses mouvements. Mais qui sont donc ces hommes qui enlèvent une orpheline ?… Dans quel but ?… Nous le saurons bientôt, espérons-le.

Hélas ! le chevalier d’Arsac se faisait des illusions quant à la durée de su poursuite. Deux jours s’écoulèrent sans qu’il aperçût les fuyards.

Il commençait à avoir certaines craintes d’un ordre tout matériel : à mesure que la route qu’il suivait s’allongeait, sa bourse diminuait à vue d’œil… et nous savons qu’il n’avait pas fait fortune.

— Mordious ! se dit-il un beau soir en constatant qu’il ne lui restait plus que quelques dollars, si cette chasse continue, je me verrai obligé de manger mon cheval et de continuer ma poursuite au pas de course, ce qui serait peu honorable pour un chevalier qui descend de Bayard en ligne directe. Voilà cinq ans que je tire le diable par la queue… si longue que soit cette queue il arrivera un moment où le bout me restera dans les mains.

Bien que les habitations fussent rares, d’Arsac parvenait tant bien que mal à se ravitailler en route. Il en profitait pour demander des renseignements. Il apprit ainsi : qu’une troupe de cavaliers parmi lesquels se trouvait une jeune fille voilée avaient longé le Lac Huron et avaient pris la direction du