Page:Duval - Roi des aventuriers, 1916.djvu/44

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vée cette nuit. Une fenêtre ouvrant sur la campagne a été enfoncée. Nous avons trouvé contre le mur ane échelle.

— Et vous n’avez rien entendu, la nuit ?

— Rien. Nous ne nous attendions pas à une telle audace ! Les bandits ont pénétré par cette fenêtre de l’étage. Sans bruit, ils se seront dirigés vers la chambre éclairée où Mlle Montluc veillait le défunt. Il y aura eu une lutte rapide, comme le prouve une chaise renversée, un tapis piétiné. Puis, ils auront bâillonné leur victime et auront fui. À quelque distance d’ici nous avons trouvé l’empreinte toute fraîche des pas de chevaux… huit chevaux… les ravisseurs ont fui, dans la campagne, vers l’ouest.

— Est-on sur leur piste ? Les poursuit-on ?…

— Nous attendons des ordres spéciaux.

— Et pendant ce temps les ravisseurs gagnent du terrain…

Et, sans dire plus, le chevalier d’Arsac descendit au rez-de-chaussée, où il rencontra la femme de chambre :

— Ne perdons pas la tête ! lui dit-il. Dans cinq minutes je serai sur la piste des ravisseurs. Pouvez-vous me servir un rapide déjeûner et m’amener mon cheval.

— Oui, mister.

— Appelez-moi monsieur le Comte, tout court, ce mister m’énerve, et servez-moi vite.

— Oui, monsieur le comte.

Le chevalier avala le déjeuner qu’on lui présentait avec une rapidité et un appétit dignes de Gargantua ; puis, se levant, il courut à l’écurie, sella lui-même son cheval et, ayant demandé quelques renseignements aux po-