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L’EXPÉDITION NOCTURNE.


Le vent soufflait avec fureur.

Poussée par d’incessantes rafales, une pluie cinglante battait le sol avec un crépitement sonore.

Il était dix heures du soir environ. La campagne semblait déserte. Le ciel était d’un noir d’ébène.

Seule, une lueur rouge trouait les ténèbres.

Soudain, sur cet écran de lumière provenant des fenêtres d’une maison isolée, se découpèrent deux silhouettes humaines, enveloppées de longs manteaux, les bords du chapeau rabattus sur les yeux.

Les deux voyageurs nocturnes s’arrêtèrent devant la porte qu’ils frappèrent avec violence, tout en pestant contre la pluie qui leur fouettait le visage.

Quelques instants après, l’huis tourna sur ses gonds. Les deux voyageurs pénétrèrent dans une assez vaste salle éclairée par des lampes fumeuses et embrumée par la fumée du tabac. C’était la salle publique d’une taverne borgne. Tandis que le tenancier sommeillait derrière son comptoir, cinq hommes aux mines farouches s’entretenaient à voix basse autour d’une table chargée de verres.

Le jeune garçon qui avait entrebâillé la porte observa avec méfiance les nouveaux arrivants. Il ouvrait la bouche pour parler, lorsque l’un des voyageais lui frappa l’épaule en disant d’un ton qui semblait vouloir être rassurant :