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Jack en montrant les cadavres.

— C’est ce qui me semble, en effet, conclut le chevalier. Mais, au fait, j’oubliais cette pauvre dame… Mettez deux couverts, Jack.

Et le chevalier courut vers un coin de la taverne où Mlle Montluc, brisée par les émotions, se tenait blottie. Il s’empressa de couper les liens qui lui ligotaient les poignets et d’arracher le bâillon qui avait glissé sur son cou.

Tremblante et émue, elle remercia en pleurant le chevalier d’Arsac. Celui-ci la prit délicatement par la main et la fit asseoir. Mais Mlle Montluc était en proie à la plus vive agitation : elle raconta à son sauveur les terribles péripéties de la nuit : l’arrivée des bandits inconnus, l’attaque de leur maison, son père et ses domestiques massacrés.

— Monsieur votre père est-il mort ? demanda d’Arsac.

— Je le crains, hélas ! répondit la jeune fille et je n’aurai de repos qu’après lui avoir prodigué mes derniers soins.

— Je vous comprends, madame, répondit le chevalier. Je vais à l’instant vous conduire chez vous et, s’il en est temps encore je vous aiderai à sauver M. votre père.

Puis se tournant vers le tavernier qui apportait des plats :

— Jack, gardez mon souper pour demain.

— Ah ! monsieur le comte !… J’avais apporté tous mes soins.

— Peu importe ! ce souper ne sera pas moins froid demain qu’aujourd’hui. Allez me