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Maintenant les coups assénés à la porte décelaient l’impatience poussée à son paroxysme.

Pendant que l’on cachait le cadavre et que l’on dissimulait la jeune fille, le tavernier se leva et alla ouvrir.

Un homme enveloppé dans un long manteau apparut sur le seuil.

— Hé ! mon maître ! dit-il d’un accent à la fois autoritaire et railleur en s’adressant au tavernier, il vous a fallu du temps pour vous décider à me livrer passage dans votre cambuse maudite !…

— Que désirez-vous ? demanda Jack d’un ton hargneux, en se plaçant devant lui.

— Ce que je désire ? répliqua l’étranger. La belle question. Que désire-t-on quand on pénètre dans une taverne si ce n’est se rafraîchir et se reposer ?

— C’est que… l’heure est bien avancée…

— Qu’importe !… Votre taverne n’est-elle pas ouverte pour tout le monde ? Allons, faites-moi passage et occupez-vous de mon cheval.

Et, repoussant d’un geste décidé le tavernier, il pénétra dans la salle en secouant son manteau humide et en faisant sonner les éperons de ses bottes.