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L’Histoire de Maman

La femelle se mit aussitôt à les couver. Elle ne les quittait guère, craignant toujours que quelque accident ne leur arrivât pendant ses absences, bien courtes, cependant.

Un jour, les deux fauvettes s’étaient éloignées ensemble du nid. Elles ne devaient pas être longtemps absentes, oh ! non : deux ou trois minutes seulement ; le temps d’avaler à la hâte quelques insectes pour leur déjeuner, et elles reviendraient aussi vite qu’elles étaient parties.

À peine eurent-elles disparu qu’un gros oiseau se précipita sur leur nid. Il jeta sur les jolis œufs un regard de mépris, puis il déposa lui-même dans le nid un œuf qui n’était guère plus gros que ceux des fauvettes ; après quoi il s’éloigna rapidement, et, dans le lointain, retentit son cri moqueur : coucou ! coucou !

Les fauvettes arrivèrent au nid une demi-minute après le départ du coucou, et la femelle se remit sur ses œufs, sans s’apercevoir qu’il y en avait un de plus.