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amour vainqueur

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Un cri de douleur s’échappa de sa poitrine ; elle voyait son avenir s’effondrer ! Je sais maintenant, se disait-elle, pourquoi Harry déserte le foyer, il joue, il perd, et la ruine est inévitable ! Toute à ses réflexions, elle entendit des pas lourds, dans l’escalier. C’était son mari : la chevelure en désordre, les vêtements salis, la démarche nonchalante ; tout indiquait qu’il avait bu ! Il trouva Anita en pleurs, avec le petit Frédérick qui jouait à ses pieds, elle n’avait pas eu le temps d’essuyer ses larmes. Le petit cherchait à égayer sa mère, par ses babillements, sans se rendre compte de la cause de ses chagrins.

Harry à la vue de ce spectacle, ne put contenir son émotion. Le souvenir de sa mère se réveilla en lui ; il avait quelque peu aimé Anita, la complice de son crime. Maintenant, il était trop tard. Tout bonheur pour lui était désormais impossible ! il fallait exécuter.

Harry, lui dit sa femme, jusqu’à ce moment j’ai patienté, croyant, que si vous ne m’aimiez plus, au moins vous deviez aimer notre enfant et vivre pour lui. Voici une lettre que j’ai reçue ce matin, je l’ai lue, et j’ai constaté que vous vous ruiniez !

Pouvez-vous payer cette note à son échéance et me laisser entrevoir une fois encore la lueur de l’espérance ? Harry, si aujourd’hui vous me trouvez coupable, ne m’en voulez pas ; je vous aimais, et j’ai tout fait, dans le but de gagner votre amour. Il est trop tard, reprit-il, je suis ruiné, il ne me reste plus que la fuite.

Il jeta un dernier regard dans cet intérieur, où il avait goûté tant de joie et de bonheur, et sortit !