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ROBERT.

Très bien, Claudine…

MONTHABOR.

Sauf, par exemple, que nous avons latéralement la pépie… Vous serait-il facultatif de nous verser un léger verre de schnick ?…

TOUS.

Oui… à boire… à boire !…

CLAUDINE.

Désolée, mes amis… mais, sécheresse générale… plus rien dans le bidon… C’est à peine si, en pressant bien, je pourrai en trouver encore un verre… (Elle penche son tonneau tant qu’elle peut et en tire un petit verre d’eau-de-vie.) Ce sera pour mon lieutenant…

Elle l’offre à Robert.

GRIOLET, à part.

Le soigne-t-elle assez, son Robert !

ROBERT.

Merci, Claudine… mais je refuse…

CLAUDINE.

Tiens, pourquoi donc ?

ROBERT.

Parce que nous sommes tous égaux devant la soif… et que s’il n’y en a que pour un, il n’y en a pour personne… voilà ma manière de voir…

MONTHABOR, le montrant.

La v’là, la crème des supérieurs. (Prenant le petit verre d’eau-de-vie.) Mais faut pas qu’y se perde pour ça… (Montrant l’âne.) Ce sera pour Martin… étant d’un autre sexe que nous, il n’y aura pas de jalousie.

ROBERT.

Bonne idée !…