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bas : — Envoyez votre femme… — Mais… — Envoyez votre femme et votre affaire est dans le sac !… Voilà tout ce que j’ai pu en tirer.

MADAME FAVART.

Oh ! oh ! je crois comprendre… Le marquis est un vieux Céladon…

HECTOR.

En pâte tendre… il paraît qu’à cet égard sa réputation est des mieux établies… il aime à se faire solliciter par les femmes de ses inférieurs… avec lui pas d’avancement sans cela… il n’y a pas de services rendus qui puissent lutter avec un nez retroussé !… Ah ! si j’avais eu une femme sous la main…

MADAME FAVART.

En voilà une idée…

HECTOR.

Vous avez raison… Ça n’a pas le sens commun, et je n’ai plus qu’une chose à faire…

MADAME FAVART.

Quoi donc ?

HECTOR.

Je vais écrire à Suzanne que je ne peux pas l’épouser… parce que je ne suis pas marié.

Il sort par la droite, deuxième plan.


Scène XI

MADAME FAVART, seule.

C’est pourtant vrai… S’il avait eu la place, mon pauvre Favart était sauvé… et moi aussi… Ce moyen tant cherché le voilà… et il nous échappe… Mais cette place, pourquoi ne l’obtiendrait-il pas, au fait ?… Que faut-il pour cela ?… qu’on le croie marié… qu’il ait une femme pendant une heure… Eh bien ! il en aura une !… et cette