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temps, leur succès, loin de grandir, s’affaiblit et généralement, s’ils vieillissent et voient une nouvelle génération, celle-ci semble déjà les ignorer. C’est qu’en effet tous ces triomphateurs faciles ne tirent rien du fond de leurs entrailles, ils n’expriment que ce que les contemporains sentent d’une manière banale, autour d’eux. Aussitôt la génération à laquelle ils ont plu disparue, une autre arrive, avec des goûts changés, qui les délaisse tout naturellement, pour encenser ses propres favoris. Regardez trente ans en arrière, rappelez-vous les triomphateurs d’alors. Où sont-ils aujourd’hui ? Que sont devenus la plupart de ces lauréats « du grand art » et « de la peinture d’histoire » que depuis un siècle on couronne et proclame tous les ans ? Qui connaît seulement leurs noms ? Qui a vu leurs tableaux ?