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Car le Christ est égal à son Père en dignité, et il siège à la droite de Dieu le Père, comme on le lit dans le Symbole ; ce que représente le prélat debout, avant l’offrande, à la droite de l’autel. Dans l’oblation de soi-même, le Christ s’est fait hostie pour nous, et voilà pourquoi le prélat, qui est son type, dès le moment de l’offrande doit s’attacher tout entier à cet autel, qui figure celui de la croix.

V. En troisième lieu, comme les actions des prélats doivent être soumises dans leurs vues à la doctrine divine, voilà pourquoi l’évêque reste jusqu’à l’offrande à l’écart de l’autel, et à ce moment il s’approche de l’autel pour se laver les mains, encenser et sacrifier, afin de montrer ainsi que tout ce qui compose la première partie de la messe n’est que cérémonies et louanges (De cons., d. ii. Panis est). Mais au moment de l’offrande il s’apprête à faire l’essence ou la substance même du saint sacrifice.

VI. Quatrièmement, il représente ainsi le pontife de l’ancienne loi lorsqu’il entrait dans le saint des saints, portant des charbons et couvert de sang, comme nous en avons touché un mot dans la préface de cette partie.

VII. Cinquièmement, c’est pour représenter ce que dit le Prophète : « Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je réduise tes ennemis à servir d’escabeau à tes pieds. » Le prêtre, qui représente en effet le Christ, s’asseoit à la droite de l’autel (symbole, dans l’Eglise, de Dieu le Père), jusqu’à ce qu’il y remonte pour consacrer l’hostie par laquelle les portes de l’enfer sont brisées, et ses ennemis les démons vaincus et mis sous ses pieds comme un escabeau. Et les assistants de l’évêque, savoir, le diacre et le sous-diacre, par leur position un peu en arrière de lui en présence de l’autel (quoiqu’ils aient marché devant lui pour l’y conduire), représentent les témoins (martyres) de l’Ancien-Testament, qui furent couronnés, comme ils l’avaient mérité, après la naissance du Seigneur. Et chaque fois qu’il va