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chantre, le prêtre, en montant à l’autel, le baise une seconde fois, parce que le Christ est venu au monde par le témoignage des prophètes et à la passion dont l’autel est le théâtre. Combien de fois baise-t-on l’autel en célébrant la messe, et sur quel | endroit ? Pourquoi y pose-t-on les mains, et pourquoi on imprime d’abord la figure de la croix aux places qu’on doit baiser ? Autant de questions qui seront traitées à l’article de la quatrième partie du Canon. Ici, l’autel signifie le peuple juif.

II. Le livre des évangiles indique le peuple gentil, qui a cru par l’Évangile ; voilà pourquoi l’évêque ou le prêtre baise l’évangile et l’autel, parce que le Christ a donné la paix au monde quand, devenu la pierre angulaire, il a fondu les deux peuples en un seul. On peut dire aussi que le sous-diacre offre à l'évêque ou au prêtre le livre des évangiles que l’on portait fermé à la procession. En arrivant à l’autel, le célébrant ouvre l’Évangile, pour montrer que personne n’est digne d’ouvrir le livre écrit au dedans et en dehors, scellé de sept sceaux, que le lion de la tribu de Juda, la clé de David ; ce fut lui qui ouvrit le livre et brisa les sept sceaux. L’autel symbolise l’Église, selon cette parole de l’Exode : « Si tu me fais un autel de pierre, tu ne le bâtiras point de pierres taillées. » Par la taille des pierres employées à la construction de l’autel, l’Église désigne et réprouve la division de ses fils ; elle craint pour eux qu’ils ne soient divisés par les hérésies et les schismes. L’évêque ouvre donc le livre quand il arrive à l’autel, parce que, dès que le Christ eut rassemblé la primitive Église des Apôtres, en les enseignant et en leur prêchant, il leur révéla les mystères de l’Écriture, en leur disant : « Il vous a été donné de connaître le mystère du royaume de Dieu ; mais les autres ne l’apprennent qu’en paraboles. » C’est pourquoi, après sa résurrection, « il leur ouvrit l’esprit, afin qu’ils comprissent les Écritures. » L’évêque fait bien plus encore et bien mieux, lorsqu’il ouvre le livre des évangiles, quoique le Christ ait