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de la Pentecôte, les dimanches, pendant l’aspersion, on chante l’antienne Asperges me, Domine, etc., qui, depuis Pâques jusqu’alors, était omise parce que le Prophète avait prédit tout ce qui se rattache à la foi de la passion et à l’humilité du baptême.

VIII. Enfin, lorsqu’on bénit l’eau on y mêle du sel, pratique qui tire son origine d’Elisée ; et cela a lieu pour marquer que le peuple, symbolisé par l’eau, est imbu de la parole de Dieu par la voix du prêtre, afin de pouvoir se sanctifier, et le sel symbolise la parole de Dieu. On fait trois signes de croix sur l’eau et sur le sel, pour apprendre au peuple à rendre grâces à la sainte Trinité pour l’instruction et la rédemption dont il lui est redevable. L’eau marque aussi la confession, et le sel signifie l’amertume du repentir. De cette eau mêlée procède un double enfantement, la division ou le partage des fautes, et l’origine des vertus et des bonnes œuvres.

IX. Mais pourquoi bénit-on le sel avant l’eau ? Je réponds : Par le sel on entend l’amertume de la pénitence, et par l’eau le baptême ; donc, comme la contrition du cœur doit précéder l’absolution, voilà pourquoi on bénit le sel avant l’eau. Et remarque qu’il y a quatre sortes d’eau bénite :

X. La première, dans laquelle se fait le jugement dit de purgation, qui n’est plus en usage. La seconde est celle qui sanctifie lors de la dédicace de l’église et de l’autel, cérémonies dont il a été parlé dans la première partie, chapitres de la Consécration de l’Église et de l’Autel. La troisième est celle dont on nous asperge dans l’église, et dont il est ici question. La quatrième est l’eau du baptême, dont il sera parlé dans la sixième partie, à l’article du Samedi saint. On avait coutume d’en arroser les hommes avant que de les oindre du chrême, et cela a lieu encore dans certains lieux ; mais l’usage en est interdit de nos jours. Ils pensaient que cette aspersion les lavait une seconde fois de leurs péchés, quoique cependant il soit constant que personne ne peut être baptisé deux fois. Et, comme ce