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figure ce que saint Luc rapporte des bergers : « Les bergers, dit-il, s’en retournèrent glorifiant Dieu, à cause de toutes les choses qu’ils avaient vues et entendues. »

VII. La messe est terminée d’une seconde manière par Benedicamus Domino. Cela arrive dans les jours ouvrables et généralement quand on ne prononce pas les susdits cantiques de joie. Par cette seconde manière de terminer la messe le peuple est invité à rendre grâces, parce que, après tout, nous devons nous humilier devant Dieu. Ces paroles : Benedicamus, sont empruntées des apôtres, des psaumes, ou du cantique des trois enfants dans la fournaise. Lorsqu’on dit : « Bénissons le Père et le Fils, » on répond : Deo gratias, « Rendons grâces à Dieu ; » ce qui se rapporte à la joie des apôtres, dont nous avons parlé plus haut. Nous en reparlerons vers la fin de la préface de la cinquième partie. Et le peuple, rendant grâces à Dieu et retournant à ses affaires, représente les disciples retournant à Jérusalem en rendant grâces à Dieu, après l’ascension du Seigneur. À ce sujet, nous ajouterons que, dans la primitive Église, lorsque les ministres de l’Eglise célébraient la messe sans le peuple, la messe était terminée par Benedicamus Domino ; mais quand le peuple y assistait, comme il ne savait pas autrement quand la messe était finie, on disait : Ite, missa est. C’est pour cela que dans les jours ouvrables, quand les prêtres célèbrent la messe presque seuls le plus souvent et sans assistance, ils disent : Benedicamus Domino, d’après la coutume ancienne ; mais dans les solennités où le peuple est présent, on dit : Ite, missa est. Cependant, la première messe de Noël, dans certaines localités, est terminée par Benedicamus Domino, parce que la nativité du Sauveur, dont il s’agit dans cette messe, fut annoncée par l’ange à un petit nombre, c’est-à-dire aux bergers, qui figurent les ministres de l’Église. Outre cela, les ministres sont pour ainsi dire seuls à cette messe. On en donne encore une autre raison dans la sixième partie, au chapitre de l’Avent : c’est parce