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raît de l’autel, parce que le troisième jour son ame, qui descendit aux limbes pour délivrer les justes et rendre à la vie ses propres membres, revint dans son corps, et le corps du Seigneur ne fut plus trouvé dans le sépulcre, parce que le Christ ressuscita homme tout entier et en une seule fois. C’est pour marquer cela que tout-à-coup et en même temps le corps du Seigneur avec l’oblation est enlevé de l’autel et pris ensuite. C’est pour cela que le calice et le corporal sont entièrement levés de dessus l’autel, comme on l’a dit au chapitre des Pales et des Corporaux.

XV. Enfin, il faut remarquer que ceux qui doivent communier doivent avoir jeûné et s’être abstenus de chair, car, comme les âmes sont immortelles et spirituelles, on doit prendre avant tous autres aliments, les aliments spirituels ceux de la vie éternelle.


CHAPITRE LV.
DE L’ABLUTION (PERFUSIO).


I. Après avoir reçu le sacrement de l’eucharistie, le prêtre lave et arrose ses doigts, de peur qu’il n’y reste ou n’y adhère quelque parcelle par suite du contact avec le divin sacrement, non que ses doigts aient contracté quoi que ce soit d’impur par ce contact, mais plutôt pour que le prêtre se ressouvienne de son indignité, se jugeant indigne de célébrer d’aussi grands sacrements, selon ce que dit le Seigneur : « Lorsque vous aurez bien fait toutes choses, dites : Nous sommes des serviteurs inutiles. » De même aussi le prêtre de l’ancienne loi était impur jusqu’au soir après l’immolation de la génisse rousse ; d’où vient qu’il lavait tous ses vêtements. En effet, ce serait une imdignité que les mains qui ont touché le corps incorruptible du Christ touchassent un corps corruptible, ou bien des choses