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qui communient. Ensuite, au moment de prendre le corps du Seigneur, le prêtre imprime avec le corps et le sang un signe de croix sur lui ; car, de même qu’auparavant, en faisant activement des croix, il a sanctifié le sacrifice comme ministre, ainsi maintenant, et en se signant lui-même du signe de la croix, il demande passivement à être sanctifié. Ainsi, après avoir dit : « Que le corps du Seigneur garde, etc., » il prendra l’eucharistie, et ensuite, les mains jointes et s’inclinant sur le calice, il dira : « Que rendrai-je au Seigneur, etc., » et en disant : « Je prendrai le calice du Seigneur, etc., » et il ne prendra rien auparavant ; il élèvera le calice de l’autel ; ensuite, en disant : « J’invoquerai le Seigneur, » il se signera avec le calice, puis, ce verset achevé, il boira le sang.

XII. Or, comme il s’agit de choses très-graves et importantes, il faut avoir beaucoup d’attention. Le prêtre, en prenant le sang, pour plus de sécurité et de respect, doit tenir le calice des deux mains ; mais, en prenant les ablutions, il suffit de deux doigts, de chaque main, comme pour marquer que le sang n’est plus dans le calice. Et en prenant le sang il l’absorbe en trois fois, pour désigner la Trinité, et les ablutions en deux fois seulement, pour désigner par là la charité, qui a deux objets : Dieu et le prochain ; ou bien il agit ainsi toutes les fois qu’il le trouve nécessaire. Que celui qui, le même jour, doit célébrer une seconde fois, ne prenne pas le vin des ablutions, comme on l’a dit dans la préface de cette partie ; mais, comme on dit dans le canon : « Et après qu’on eut fait la cène, prenant pareillement ce calice très-illustre, etc., » il semble, d’après ces paroles, qu’il doit prendre aussitôt l’hostie consacrée avant de procéder à la consécration du calice, parce que toute action du Christ doit être notre instruction (XII, q. i, Exemplum). À cela on répondra que l’Église a établi que l’on prendrait l’hostie après la consécration du corps et du sang, pour montrer qu’en recevant l’hostie seule on ne reçoit pas le sacrement sacramentellement complet.